Plus rien ne justifie le maintien des avions immatriculés en République Démocratique du Congo sur la liste noire de l’Union européenne (UE) parce que le pays a réalisé les scores requis pour voler dans le ciel européen, selon la documentation consultée vendredi par l’Agence Congolaise de Presse
Des avancées significatives ont été enregistrées sur la supervision de la sûreté et de la sécurité aérienne grâce à la détermination de l’Autorité de l’aviation civile en RDC «
AAC-RDC », un établissement public créé depuis 2011, avec pour mission de réguler le secteur du transport aérien.
De 11% en 2006, la RDC a fait un bond spéculaire en 2023 avec ce score enviable de 64,07%, selon les documents de l’OACI consultés par l’ACP.
Des audits successifs de l’Organisation de l’aviation civile (OACI) ont produit des résultats cumulés de 64,07% sur le taux de mise en œuvre des normes et pratiques recommandées. La norme en la matière est de totaliser le score de 60 ̈% pour obtenir le quitus de l’OACI, ce régulateur planétaire de l’aviation.
Les huit domaines audités et leurs scores respectifs sont : la législation avec 90%, l’organisation de l’AAC avec 100%, les opérations avec 74%, les licences de personnels avec 76%, la navigabilité des aéronefs avec 83%, les enquêtes accidents avec 72%, les systèmes de navigation aérienne avec 44% et les infrastructures aéroportuaires avec 36%. La moyenne est ainsi de 64,07%.
Les deux domaines qui souffrent encore relèvent de la Régie des voies aériennes (RVA) c’est-à-dire les systèmes de navigation aérienne et les aéroports internationaux qui ne sont pas certifiés. En effet, expliquent des experts interrogés par l’ACP, la RVA ne couvre pas la totalité du territoire national et exploite un vieux système avec des antennes, là où il est recommandé de faire recours à des satellites.
Les experts notent également que les instruments utilisés par la RVA sont vétustes, imposant son renouvellement rapide afin de se mettre au même niveau que les autres pays.
Les mêmes experts s’étonnent du silence du directeur général de l’AAC-RDC face à cette évolution des scores de la RDC. Le DG Jean Tshiumba Mpunga et son équipe devraient travailler pour faire bénéficier au pays de la réciprocité qui s’impose dans le domaine de l’aviation. « Il n’est pas juste et normal que Brussels Airlines et Air-France desservent les lignes à destinations de la RDC et que de notre part, des avions immatriculés en RDC continuent à être bannis du ciel européen. Ces scores obligent l’AAC-RDC et donc le gouvernement à mettre la question sur la table », a plaidé un expert congolais qui n’a pas voulu être cité.
Après le régime Mobutu, la RDC était réputée pour des accidents aériens régulièrement enregistrés à cause de la vétusté des avions, particulièrement des Antonov datant de l’époque de l’Union soviétiques, ce qui avait placé l’AAC-RDC sur la liste noire de l’UE.
« Avec ces scores, il est temps de sortir le pays de cette liste », a plaidé un pilote de la société nationale Congo Airways, auditée également par l’OACI.