Lors de l’investiture du Président de la République au stade des Martyrs, samedi 20 janvier 2024, deux phrases ont attiré l’attention du public.
Il s’agit, primo, de la phrase prononcée par l’apôtre Roland Dallo au cours de son exhortation : » Nous sommes fatigués des voleurs. »
La seconde phrase, c’est celle du Président de la République, contenue dans son discours d’investiture : » Nous allons corriger les erreurs du passé ».
Monsieur le Président de la République, tout ce que vous allez poser comme acte pendant ce nouveau mandat vous accordez, le peuple congolais vous jugera sur ces deux prismes, surtout en ce qui concerne le choix de vos collaborateurs.
Chaque jour les congolais vont voir si les personnes nommées par le Chef de l’Etat ne sont pas des voleuses, et si par leur travail, les erreurs du passé seront-elles corrigées.
Cette introduction valait la peine pour montrer beaucoup des ministres du gouvernement Sama Lukonde Kyenge ont trahi la mémoire du feu Docteur Etienne Tshisekedi et n’ont plus aucune crédibilité vis-à-vis de la population.
C’est le cas du Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui passe aux yeux des congolais comme celui ayant travaillé contre les intérêts du pays et son Chef de l’Etat.
Que reproche -t-on à Nicolas Kazadi ? Beaucoup de choses à la fois : le népotisme, la corruption sous la forme des rétro-commissions, le blocage de financement des projets visant le redressement des entreprises publiques, le refus d’appliquer les instructions du Président de la République, ainsi que des résolutions du Conseil des Ministres.
S’agissant du népotisme, il est connu que Nicolas Kazadi a presque privatisé le ministère des Finances. Celui-ci est devenu une propriété privée de Nicolas Kazadi et de son frère, un opérateur économique, le mari de la candidate Président de la République Marie-Josée Ifoku, qui est le tout puissant conseiller financier de l’argentier nationale.
En réalité, ce frère est au cabinet du ministre, non pas pour servir le pays, mais plutôt au service des intérêts obscurs, ainsi que pour la recherche des marchés louches en faveur de la famille.
Pour éviter que tout ceci soit porté à la connaissance du Président de la République, il a écarté de son cabinet tous les cadres du parti UDPS. Ces derniers continuent de tourner le pouce dans les couloirs du ministère parce que sans fonctions réelles.
Le second grief à charge de Nicolas Kazadi, c’est cette pratique odieuse de rétro-commisions qu’il a ressuscitée. Nicolas Kazadi ne signe jamais un dossier sans être sûr de l’opération retour.
Selon le syndicaliste Armand Osase, le Ministre Nicolas Kazadi est responsable de la descente aux enfers des sociétés ONATRA SA et de la SONAS.
Tenez. En dépit des instructions du Président de la République et du quitus du Premier Ministre pour financer la deuxième phase de travaux de réhabilitation du chemin de fer Kinshasa-Matadi, de 10 bateaux et pour l’achat des trains, Nicolas Kazadi refuse de libérer les fonds, y compris des fonds destinés à la mise en retraite de la deuxième vague des travailleurs de l’ONATRA SA. Son refus est une manière très subtile de tuer à petit feu l’ONATRA et ainsi satisfaire les amis de son fameux frère, qui détiennent des ports privés.
Alors que le Premier Ministre et le ministre du portefeuille, sur instruction du Chef de l’Etat, ont sommé les entreprises et les Établissements publics à souscrire obligatoirement les polices d’assurance dans les branches assurance automobile, risque incendie et risque chantier auprès de la SONAS, Nicolas Kazadi bloque l’application de cette mesure. La vraie raison du blocage, c’est le fait que son frère conseiller a des actions dans toutes les sociétés privées d’assurances oeuvrant en RDC. Ce qui fait que les régies financières par exemple continuent de souscrire des assurances auprès des sociétés privées plutôt qu’à la SONAS.
Comme on le voit, Nicolas Kazadi n’a jamais travaillé pour le Président de la République. Bien pire, il s’en fout éperdument de l’UDPS et de son Secrétaire Général, Augustin Kabuya, en dépit du fait qu’il prétend d’être membre de ce parti.
Tout le monde est unanime pour demander au Chef de l’Etat le limogeage de ce ministre qui n’a rien de l’UDPS en termes des valeurs républicaines et d’éthique.
On se rappellera que c’est toujours ce fameux frère qui voulait s’accaparer du marché des livraisons des véhicules à fournir à la CENI, sans un appel d’offres de la part de cette institution. L’affaire avait fait grand bruit parce que dénoncée par Denis Kadima.
Tout ce qui intéresse aujourd’hui le ministre Kazadi , c’est la rétro-commission, pas autre chose, même pas l’image du régime Tshisekedi, ni l’intérêt de la population.
Comme on le voit, la prédation se porte bien au ministère des Finances. Et c’est très dommage, au cas où le Président Félix Tshisekedi laisserait faire toutes ces antivaleurs dans le chef de ce ministre indélicat.
Le Tonnerre