La République Démocratique du Congo est le seul pays au monde, à l’heure actuelle de la mondialisation, à avoir dans sa constitution des dispositions qui consacrent la primauté du critère d’appartenance tribale sur les critères de la méritocratie. Ici, on appelle cela » la géopolitique ».
Dans la situation présente d’un Président de la République originaire du Kasaï, il est exclu que la RDC ait un Premier Ministre Kasaïen, quelles que soient ses compétences, son expertise et son expérience dans la gestion de la res publica.
Peut-on espérer faire avancer le pays avec des dispositions constitutionnelles aussi discriminatoires et séparatistes ? Nous pensons que non.
Il en est de même de cette autre ânerie qui consiste à ne laisser la gestion de nos provinces qu’aux seuls ressortissants. L’ expérience a montré qu’aucune province aujourd’hui ne peut prétendre se porter mieux que lorsqu’elle était sous la gestion d’un non originaire. Au contraire, il y a plus des conflits dans nos provinces actuellement que par le passé, sous le régime du Président Mobutu, avec des gouverneurs non originaires, nommés par lui. A titre d’indication, et c’est contraire aux apparences, la province la mieux gérée aujourd’hui n’est ni Lualaba ou le Haut- Katanga, c’est l’Ituri où il y a un non originaire.
Ne devrions-nous pas nous servir de notre histoire récente pour bâtir l’avenir de notre pays ?
S’il faut pour cela, modifier ou changer la présente constitution, on doit le faire. Nous devons surtout revenir dans un régime où le premier critère pour accéder à un poste de responsabilité étatique soit d’abord et avant la compétence. Mais attention, le diplôme n’est pas synonyme de la compétence.
Le Tonnerre