Les écrivains de la République Démocratique du Congo se disent préoccupés par la situation sécuritaire déplorable qui continue à prévaloir dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ils l’ont de vive voix démontré lors de leur deuxième congrès ordinaire tenu, samedi 23 mars dernier, dans la salle de lecture de la bibliothèque Wallonie Bruxelles, autour du thème : « écrire en temps de crise : littérature congolaise et son impact sociétal ».
Sous le lead vocal du Professeur Mathias Buabua Wa Kayembe, en sa qualité de Président de cette union reconstituée,
ils ont exprimé leur colère face aux groupes armés, auteurs de cette situation, leur solidarité avec les compatriotes de cette partie du pays, leur exhortation à l’intention des autorités étatiques congolaises, leur appel à la communauté internationale et, au plus haut point, leur engagement solennel d’aiguiser désormais leurs plumes, par l’entremise d’un front commun, dans le sens de dénoncer cette situation critique qui n’a que trop duré. Voilà ce qui constitue une façon pour eux, pour parler un peu à la manière de Sylvie Tshibasu, écrivaine, de placer leurs mots sur le silence des victimes de cette indésirable situation sécuritaire.
Ci-dessous, sauf mots introductifs, l’intégralité de leur déclaration :
» Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les actes barbares, de violences, d’instabilité et de violation de droits de l’homme perpétrés en cette sombre période par des groupes armés, ennemis de notre République, où ils sont décidés à semer la terreur, au sein de nos populations civiles innocentes vivant dans la partie Est et, plus particulièrement, ceux de la ville de Goma;
Nous exprimons notre solidarité avec nos frères et soeurs de l’Est, victimes des violences inqualifiables, des déplacements forcés,
des pillages, des atrocités, des viols et des souffrances indicibles commis par le M 23 et d’autres groupes armés ;
Nous exhortons les autorités étatiques congolaises à plus d’actions concrètes, à redoubler d’efforts pour mettre fin à ce cette spirale des violences, à condamner tous les inciviques qui commettent ces actes odieux et tous ceux qui sont complices de ces actes de tuerie et de massacres dans la Région ;
Nous faisons appel à la Communauté internationale ainsi qu’à d’autres partenaires régionaux, épris de paix, à soutenir les efforts du gouvernement congolais dans sa quête inlassable de pacifier et de stabiliser la Région ;
Ensemble, en tant qu’écrivains congolais, nous prenons l’engagement solennelle, ce jour, d’aiguiser nos plumes afin de dénoncer cette situation critique, ces crimes horribles, ces horreurs et ces génocides circulaires qui n’ont que trop duré;
Nous faisons front commun pour continuer à travers plusieurs et divers fronts culturels à la construction de l’unité et de la solidarité nationales et d’oeuvrer pour la culture de la paix et pour un avenir radieux en faveur de la nation congolaise. »
Pour une conduite au bon port de cette déclaration, riche en temps forts, les écrivains congolais, venu chacun à travers sa structure ou son salon littéraire, se sont décidés, comme un seul homme, à se constituer en une seul superstructure, avec comme raison sociale : »Union des Écrivains Congolais ».
Ce label crée depuis 1972, a longtemps été objet d’un désintéressement total de la part de la plupart des écrivains de la République Démocratique du Congo.
Voilà ce qui a le plus profondément préoccupé Maître Alfred Dibandi Nzondomyo, écrivain et député national, nouvellement élu.
En plus de son voeu de voir les écrivains congolais se débarrasser chacun de son égo en vue d’un intérêt général parmi eux, ce membre de la chambre basse du Parlement congolais où il a déjà sa place au sein de la commission socio-culturelle, promet de porter haut la voix de l’écrivain congolais durant les prochaines plénières parlementaires.
La reontextualisation du Congrès faite par Richard Ali, Directeur de la bibliothèque qui a accueilli avec chaleur cette rencontre, va dans le même ordre d’idées que la préoccupation de Maître Alfred ainsi que celle du Professeur Buabua :
»Ce congrès a été un appel au réveil, à l’unité, à la réunification ainsi qu’à la consolidation des acquis.
SAINT-GERMAIN EBENGO