La peur du vide, les incertitudes du lendemain, la perte des privilèges…, sont là autant des sentiments qui traversent en ce moment l’âme du Sénateur à vie, Joseph Kabila.
En quittant le pouvoir en 2018 sans vraiment son consentement, cet ancien Kadogo espérait faire son retour à la Zorro en 2024. Il savait que tout ce qu’il avait concocté en terme de stratégies pour nuire au mandat de son successeur allait marcher comme sur des roulettes.
Mais hélas, à mi-parcours de son quinquennat, Félix Tshisekedi est apparu plus insaisissable que jamais. Bien plus, l’homme a promis de déboulonner la Kabilie et il y ait parvenu, au grand dam du Sénateur à vie qui a assisté impuissant à l’écroulement de son méga édifice politique, le FCC.
Même au sein des forces de défense et de sécurité où il avait ses hommes de main, son successeur a réussi avec une intelligence inouïe de démonter la structure ancienne qu’il avait érigée. A la place, en moins de 4 ans, le nouveau Commandant suprême a réussi à créer une nouvelle armée républicaine bien structurée, avec des jeunes officiers et hommes des troupes hautement formés.
- Pour Kabila, tout sauf les élections en décembre prochain.
Pendant cinq ans, Kabila et ses hommes, secondés par une certaine opposition politique et confessionnelle, ont passé tout ce temps à faire croire à la population que Félix Tshisekedi n’avait pas gagné la présidentielle du 31 décembre 2018, et qu’il serait là à la faveur d’un accord politique.
Malheureusement, durant ces 4 bonnes années, la mayonnaise n’a pas pris parce qu’aucun soulèvement ne s’est produit. Bien au contraire, le peuple a continué à faire confiance à ce nouveau Président de la République, affectueusement baptisé » FATSHI béton. »
Avec cette popularité, il est une évidence aujourd’hui que Félix Tshisekedi est presqu’assuré de sa réélection. Et c’est tout ce que Joseph Kabila ne veut pas. Car, un Félix Tshisekedi couvert d’une large légitimité, sans le moindre soupçon d’un arrangement frauduleux, deviendra impitoyable face aux fossoyeurs de la République, anciens ou nouveaux.
Et voilà la peur au ventre qui a poussé Joseph Kabila à larguer ses derniers lieutenants, parmi ceux lui restés redevables, sur les médias pour menacer le Chef de l’Etat, les institutions du pays ainsi que l’intégrité du territoire national, au cas où les élections se tenaient en décembre de cette année.
Quand on a suivi les sorties médiatiques de Corneille Nangaa et de John Numbi, on comprendra tout de suite qu’il s’agit d’une même et seule rhétorique, en provenance d’un souffleur unique.
Faut-il, nous congolais, laisser passer les intérêts d’un groupe d’individus devant la paix, la cohésion sociale et la sécurité nationale ? A chacun la lattitude d’y réfléchir.
Le Tonnerre en ligne
