En marge de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, les organisations professionnelles des Médias de la République Démocratique du Congo, à savoir UNPC, JED, MILRDC, FRPC, PPI, OMEC et OLPA, ont organisé, en date de la dite journée, à savoir : vendredi 3 Mai, dans le salon Panorama de l’Hôtel du Fleuve, à Kinshasa, une table ronde sur le bilan de la réforme du cadre légal de la Liberté de la Presse en République Démocratique du Congo. C’était aussi en prévision du 3è Congrès de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC).
Deux thèmes ont été inscrits à l’ordre du jour. Dans le déroulement du premier thème, le coordonnateur de l’ong Journaliste En Danger (JED), allusion faite à Tshivis Tshivuadi, a fait une lecture croisée entre l’ordonnance-loi du 13 mars 2023 et celle portant code du numérique. Il a à cet effet mis en exergue, d’un côté, les grandes avancées de la réforme ci-haut évoquée et, de l’autre, quelques points jusqu’ici obscurs de la Liberté de la Presse en RDC.
Junior Luyindula, Expert en Droits des médias et Droits du numérique, a parlé, durant le temps de parole lui imparti, de la dite ordonnance-loi du 13 mars 2023 comme constituant jusqu’ici une menace épouvantable contre l’expansion de la presse en ligne. Ce qui justifie même, pour y faire face, le sens de l’existence de MILRDC, acronyme pour Médias d’informations en Ligne en République Démocratique du Congo.
Les échanges et contributions qui ont eu lieu de la part de l’auditoire ont abondé dans le même ordre d’idées.
Au regard du thème II, il s’est posé la préoccupation de savoir si le CSAC, Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la Communication, est un allié ou un gendarme de la Liberté de la Presse en RDC.
Les interventions qui s’en sont suivies ont servi à lever l’équivoque.
Christian Bosembe, Président national du dit Conseil, a parlé du rôle que joue l’institution placée sous sa présidence dans la promotion de la Liberté de la Presse en République Démocratique du Congo.
Maître Charles Mushizi du CERJI, Centre d’Échanges pour des.Réformes Juridiques et Institutionnelles, a donné une vue un peu plus globale du concept »régulation des médias »., avec un accent placé sur son fonctionnement à l’échelle africaine. Il a mis en lumière ses bonnes pratiques dans le domaine du journalisme et de la communication, sans oublier d’évoquer les principaux défis auxquels elle fait face.
Quant à Cyrille Kaleba de l’ANECO, Association Nationale des Éditeurs du Congo, la régulation des médias, telle qu’elle se pratique à l’heure actuelle est une menace sérieuse à la promotion de la Liberté de la Presse. Quelques autres voix dans l’assistance se sont jointes à la sienne pour appuyer sa position.
C’est le cas de celle de la consoeur Noella Kamaja de Congo Web Télévision qui s’est plainte de la suspension de son émission durant deux semaines par le CSAC, il y a de cela déjà plusieurs jours, pour une raison, l’a-t-il souligné, qui ne tenait pas débout.
Toutefois Maître Mushizi a réussi à éclairer leur lanterne lorsqu’il a placé l’interrupteur sur les 8 principes de régulation du point de vue opérationnel. Il a cité, entre autres : la conciliation, qu’il a définie comme étant une mise en adéquation entre les droits et les responsabilités ; l’alternativité, c’est-à-dire le capacité qu’a le CSAC de représenter la justice judiciaire; la réparation morale, qui n’est pas à confondre avec la réparation materielle ; la garantie de la réalité de la sanction matérielle ; la garantie de la non-repétition de l’acte, allusion faite à la non- recommission des faits ayant présidé à la commission de la violation ou du forfait ; le respect mutuel et la protection de la culture ; le professionnalisme et, enfin, le relèvement des capacités opérationnelles.
Le moment le plus attendu était celui durant lequel il a été question pour le comité directeur de l’UNPC (y représenté par son Président a.i., Modeste Shabani, ainsi que son Secrétaire Général, Jesby Zegbia) de présenter l’état sur les préparatifs du tant attendu 3è Congrès. À les en croire, la tenue de ce dernier pose encore des zones d’ombre, vu les difficultés sur le plan financement. La promesse faite par le Gouvernement, l’ont-ils souligné, est assortie d’un certain nombre des conditions qui, par exemple, limitent le nombre des participants. Ce qui n’est pas de nature à plaire la Dynamique dite de Zongo, ainsi nommée en référence d’une réunion qui avait eu lieu, dans ce même ordre des choses, dans cette partie du pays. Monsieur Obul Okwes, qui en est le superviseur, a, lors de sa prise de parole, proposé à ses confrères, chevaliers de la plume et du micro, l’idée de l’ouverture d’une caisse au sein de la corporation, sur la base d’une cotisation »tous azimuts » qui pourra aider à la résolution de cette équation »factorielle ».
Parmi les invités de marque qui ont rehaussé de leurs présences respectives cette grande célébration, il y a eu le représentant du Ministre de la Communication et Médias, l’ambassadeur des États-Unis, celui de la Confédération helvétique, celui de la Suède et, sans l’oublier le patron d’Internews, un bailleur des fonds hors pair dans le champs des médias.
Soit dit en guise de notes explicatives, FRPC, c’est Fédération des Radios de Proximité du Congo ; PPI, Partenariat pour une Protection Intégrée et, enfin, OLPA, Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique.
Saint-Germain Ebengo