Il a plu au Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, de nommer à la Primature de la République Démocratique du Congo une femme, en la personne de Judith Tuluka, de son nom de jeune fille : Judith Suminwa. Cette élévation sur ordonnance présidentielle l’a trouvée au sein du gouvernement Sama Lukonde dans lequel elle a été « warrior » en charge du Plan, depuis le 24 mars 2023, en remplacement de Christian Mwando Nsimba. Avant ça, elle a travaillé au sein du cabinet du Ministre du Budget.L’ information relative à ladite élévation a été livrée le 1er avril 2024, avec ce risque d’être prise pour une simple blague à mettre pour le compte d’un quelconque poisson d’avril.C’est la dignité qu’on reconnait à son nominateur, à savoir le Chef de l’État, Félix-Antoine-Antoine Tshisekedi, ainsi que celle liée à la noblesse de son nom qui ont pesé en faveur de la prise au sérieux, sans une autre forme de débat, de ladite information, peu importe sa coïncidence, avec ce jour autorisé pour des blagues.Une autre coïncidence à signaler, est celle liée au fait que cette nomination surprise intervient 32 ans après la démission, un certain 2 avril 1992, d’Édith Cresson, de ses fonctions de 1er Ministre en France sous François Mitterrand, poste qu’elle était la toute première femme française à occuper depuis la naissance de la République française. Au contraire d’Édith Cresson, dont le gouvernement n’a duré que du 15 mai 1991 au 2 avril 1992, Judith Tuluka, le peuple congolais attend d’elle 5 ans d’exercice avec succès. Son prédécesseur Jean-Michel Sama Lukonde a des liens de paronymie, du moins sur le plan »prénominal », avec Michel Rocard, le prédécesseur d’Édith Cresson. Ce n’était qu’une paranthèse pour signifier aussi l’entrée de Judith Tuluka sur la liste universelle des femmes qui ont occupé, chacune dans son pays, le poste de Premier Ministre. C’est aussi le cas, s’il faut rester un peu en France, d’Élisabeth Borne qui en a été une, du 16 mai 2022 au 9 janvier 2024, elle, sous Emmanuel Macron. La »successeuse » de Jean-Michel Sama Lukonde, dont elle vient d’être avec succès ministre du Plan, n’est pas une femme parachutée en politique. Elle est, sur le plan d’instruction, titulaire d’un diplôme de licence en économie appliquée, option gestion financière, obtenu aux Facultés Universitaires Catholiques de Mons. C’est ce qu’elle promet d’appliquer sans le dire avec des mots. Il suffit d’avoir foi à son sourire prémonitoire, que voilà sur la photo, qui dit déjà tout.
Il y a eu avant elle des Premiers Ministres, diplômés d’université en Économie pure, ce n’est pas le lieu de les citer ici, qui ont été riches en théories économiques. Mais elle, au contraire d’eux, elle est experte en Économie appliquée. Voilà ce qui fait la part des choses. C’est selon qu’elle va plus appliquer que rester dans les théories. Madame possède en plus un master en Sciences du Travail et Administration de Gestion du Personnel, sans oublier son diplôme en Comptabilité obtenu à l’EPFC, École de Promotion et de Formation continue, située à Bruxelles.
Judith Tuluka est, au-delà de tout ça, experte sénior en développement international, avec une expérience avérée au sein de différents contextes nationaux, ainsi qu’en gestion du changement. Elle a derrière elle plus de 20 ans d’expérience nationale et internationale dans le domaine de la gouvernance démocratique et de la consolidation de la paix, y compris la gouvernance sécuritaire. Voilà ce qui apporte un plus dans les attentes du peuple congolais. Voilà ce qui justifie, comme du fil à l’aiguille, ses nominations dans divers entreprises et organismes établis en République Démocratique du Congo, en commençant par la City Bank, sa porte d’entrée dans le monde du travail où elle n’a totalisé qu’une année avant d’aller au BCNUDH, Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l’homme où elle a travaillé en qualité d’Assistante administrative et financière. Du BCNUDH au PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement, il n’y a qu’un couloir. Voilà la raison de son embauche, 6 mois plus tard, au sein de ce programme onusien, en qualité d’Experte nationale pour la Cellule de Coordination Humanitaire. C’était en lien avec un projet d’appui communautaire dans l’Est du pays.
Saint-Germain Ebengo