La République Démocratique du Congo devient un pays atypique, avec un appareil judiciaire complètement déréglé. Ce dérèglement fait que les maffieux et autres hors-la-loi peuvent se la couler douce, sans être inquiétés après avoir commis leurs forfaits. Conséquence, le détournement des deniers publics et la prédation des biens de l’Etat sont devenus un sport national pratiqué par tous.
Une pratique qui vient de tuer le peu de crédibilité qu’avait encore la justice congolaise, c’est celle de la production industrielle des jugements iniques rendus en faveur des maffieux et prédateurs, autoproclamés fournisseurs des biens et services aux Entreprises et Établissements publics.
Le cas le plus emblématique est celui de l’ONATRA SA qui voit chaque jour son patrimoine immobilier et foncier spolié sur base des jugements iniques produits par des magistrats véreux, ses comptes bancaires bloqués pour l’obliger à indemniser des fournisseurs n’ayant rendu aucun service à cette Entreprise du portefeuille de l’Etat.
Si à peine installé, le Ministre Jean-Lucien Bussa du Portefeuille est allé voir le Ministre d’Etat de la Justice, Constant Mutamba, pour lui soumettre les doléances des gestionnaires de ces entreprises et lui faire part des inquiétudes du gouvernement, cela signifie que le mal est très profond et le fléau semble prendre des propositions inimaginables.
Aujourd’hui, l’ONATRA SA, à cause de ces jugements iniques, est malmené par la justice dans les dossiers AGEMI et IMD. Pour le premier dossier, l’ONATRA est sommé de verser à l’Agence AGEMI une bagatelle somme de 3,4 millions de dollars américains pour un litige commercial qui au départ était de 218.500 USD. Personne ne comprends que s’est-il passé et sur base de quel calcul magique la justice est arrivée à cette somme de plus de trois millions.
Quant au dossier IMD, cette entreprise a exécuté les travaux de réhabilitation de deux quais dans le port de Matadi pour un coût de 2 millions de dollars américains convenu entre les deux parties. Aussi curieux que cela parait, IMD est allé en justice et exige que l’ONATRA lui verse 8 millions USD. Et le comble de la farce, notre justice lui donne raison.
La Justice congolaise complice des prédateurs ? D’aucuns sont tentés de répondre par l’affirmative, raison pour laquelle ils interpellent le Garde des Sceaux pour éradiquer ce fléau qui n’honore guère la République.
Le Tonnerre