Depuis quelques temps, l’Inspection Générale des Finances est souvent épinglée dans certains médias congolais. Certains pour défendre cette institution publique qui fait, dans une certaine mesure, l’honneur public du gouvernement afin de lutter contre les détournements et la corruption. Et d’autres pour la décrier parce qu’elle est parvenue à instaurer, dans son système de travail, certaines pratiques qui ressemblent vivement à la corruption et à l’ingérence dans les affaires intérieures de la gestion de certaines entreprises publiques et privées.
On a ainsi entendu parler de la corruption générée par certains agents de l’IGF en mission à la Gécamines au Katanga où ils se faisaient payer, précise-t-on, 50.000 dollars américains par mois. Il y a de quoi, non seulement prolonger cette mission, mais aussi dresser à la fin un rapport positif à l’intention de la Gécamines. On a aussi entendu parler d’une plainte contre l’IGF pour avoir perçu, pour le compte du trésor public, des montants faramineux auprès d’une certaine banque commerciale bien implantée en République Démocratique du Congo. Et celle-ci, décontenancée à la fin, a fait sortir les documents qui obligeraient l’IGF à répondre bientôt en justice.
Comme si cela ne suffisait pas, on commence à voir, de façon subtile et un peu brutale, le spectre de l’IGF dans plusieurs entreprises publiques et privées. Cela se remarque au niveau des paiements des fournisseurs dans les entreprises précitées. On s’entend dire que sur ordre de l’IGF, l’entreprise est obligée, à chaque paie des fournisseurs, de contrôler la régularité des documents des fournisseurs. C’est peut-êtreacceptable, mais il y a de quoi fatiguer les fournisseurs eux-mêmes appelés à trimballer, tous les jours et tous les temps, leurs documents à fournir à titre des preuves, de façon indéfinie.
Pire, les agents de l’IGF commencent à trier dans les entreprises les fournisseurs à payer de ceux qui doivent attendre encore quelques temps. Ils poussent le culot jusqu’à imposer de nouveaux fournisseurs, certainement pour leurs comptes. A ce jeu-là, il y a fort à parier que la corruption s’est introduite dans le système de paiement des fournisseurs dans les entreprises pas toujours au profit des agents de l’IGF, mais également en collaboration certainement avec les employés chargés d’assurer cette paie. Dans un cas comme dans un autre, il faut admettre que ce n’est pas là le travail de l’IGF. C’est un travail interne qui revient à chaque entreprise. De quoi, finalement, se mêle l’IGF ?