Absent, malgré lui, au deuxième congrès des écrivains congolais qui a eu lieu samedi 23 mars dernier dans la salle de lecture de la bibliothèque Wallonie Bruxelles, sous le thème : »Écrire en temps de crise : littérature congolaise et son impact sociétal », le poète Willy Mudiandambu a réussi à récupérer cette occasion perdue.
Il vient de composer, à la lumière du thème ci-haut évoqué, un long poème d’environ 124 vers répartis à travers une trentaine de strophes, durant lesquelles il est en train de réprimer, avec la plus forte fermeté, sa plume bien aiguisée, la situation sécuritaire délétère qui prévaut dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Dans la 1ère strophe il dit : »Non à la criminelle prédation, non à l’historique incubation concoctée depuis Berlin, l’oeuvre des puissants et malins ».
Dans la 7è, il crie : »Non à l’aveugle prédation, je propose leur pendaison, courcicuitée par prison, le droit exige une pétition, les juges en toge se reveillent, ils frappent sévèrement au réveil, nul n’est censé ignorer la loi…
C’est sans saut de page que le voici à la 8è strophe où il s’interroge : » Les États-Unis et l’Europe unis contre la République Démocratique du Congo unie, à couteaux tirés pour la terre, vont-ils enfin croiser le fer ? ».
»ils ont à vendre des armes binaires, nos missiles impuissants, accusent des velléités sur les puissants, seule une foi à toute épreuve, accompagnée d’une hargne comme preuve, mettra à genoux ces prédateurs, défi relevant d’un vrai prédicateur, l’Est génère l’or rouge, tout là-bas aujourd’hui bouge », se plaint-il durant ses vers renfermés dans ses 11è et 12è strophes.
Un peu plus loin, dans son 22è groupe de vers, le poète parle de ces bourreaux qui organisent des fêtes sur base de nos ressources, ainsi que de leurs enfants qui règnent au faîte où ils mènent une vie de charançons, pendant que leur capture indemne dicte la rançon.
À la 124è strophe, pour ne pas vous retenir trop longtemps, Willy Mudiandambu propose que soient fermées les portes à cet elan calamiteux, pour ne pas que nous continuions à vivre dans ce délai comateux. Il s’y pose en même temps la question de savoir : » Qui nous délivrera de ce contentieux ?’. Il propose à cet effet ce qui suit : »Oeuvrons pour un séjour radieux ».
Willy Mudiandambu a dit beaucoup d’autres choses qui vont jusqu’au-delà de l’espace nous imparti pour rédiger cet article.
Pour une brève présentation de l’auteur, Willy Mudiandambu, poète et romancier congolais, est porteur d’une licence en langues et littérature latines de l’Université de Lubumbashi. Il est, du fil à l’aiguille, enseignant du Latin au Collège Elikya. Avant le Collège Elikya que voilà derrière lui sur la photo, il a rempli la même fonction, à tour de rôle, au Collège Bosembo, au Lycée Bosangani, au Lycée Motema Mpiko et, si la mémoire ne nous trahit pas, au Lycée Kabambare. Il est, à ce titre, membre à part entière de l’APROLAK : Association des Professeurs de Latin de la province éducationnelle de Kinshasa.
L’homme dont il est question dans le rouleau de cet article est auteur de plusieurs ouvrages. Parmi ces derniers, plusieurs recueils de poèmes, dont celui dans lequel il a eu à immortaliser Madame Sylvie Buzi, son ancienne élève au Lycée Motema Mpiko, aujourd’hui haute personnalite dans la sécurité de l’aviation civile. Côté romancier, c’est lui l’auteur des ouvrages : »Insolite pérégrination » et »Immeuble de sang ».
»Non » qui fait l’objet de cet article, c’est sa contribution à l’anthologie de l’Union des Écrivains Congolais qui va paraitre très bientôt, en lien avec les recommandations qui ont été formulées à l’issue du deuxième congrès des écrivains congolais évoqué au début de cette publication.
SAINT-GERMAIN EBENGO
