Une panoplie d’engins, pas faciles à dénombrer d’un seul regard, se trouve momentanément immobilisée sur l’esplanade du site de l’Échangeur de Limete, dans l’attente de leur dispatching à destination de toutes les 26 provinces de la République Démocratique du Congo.
C’est en guise d’enjeux favorables à la renaissance de l’agriculture congolaise qui a été longtemps foulée au pied au profit des importations.
C’est dans cet ordre des choses qu’a eu lieu, jeudi 17 octobre, le lancement, par le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, de la Campagne agricole, exercice 2024-2025.
Ce lancement a également eu lieu en marge de la Journée Mondiale de l’Alimentation, qui tombe chaque 16 octobre.
La prise de parole du VPM en charge de l’Intérieur a été précédée d’un mot de contextualisation de ce grand événement signé Godefroid Mutshail Mutomb, Ministre d’État en charge de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire.
C’est au nom de toute la communauté des agriculteurs, opérateurs agricoles et autres professionnels qui oeuvrent dans le domaine de l’agriculture en RDC que l’homme d’État congolais chargé de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire a dit prendre la parole pour, en premier lieu, lancer un vibrant hommage au Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, pour avoir impulsé la tenue de cette campagne et placé l’agriculture et la sécurité alimentaire au centre du 4è engagement de son second mandat.
Il a dans cet ordre d’idées rappelé le discours du Chef de l’État du 13 décembre 2019 sur l’état de la Nation, discours durant lequel il a institué ce qu’il a appelé le Pacte National de l’Alimentation et de l’Agriculture.
À en croire les explications du Ministre d’État, c’est ce Pacte qui a servi de précurseur à l’actuelle reforme du Ministère de l’Agriculture, désormais devenu Ministère de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire.
»Le Chef de l’État a mis en exergue la contribution des partenaires ou principales possibilités de recourir aux partenariats public-privé, en vue de la transformation de l’agriculture en République Démocratique du Congo », a-t-il reconnu.
Le Ministre de l’agriculture a vu dans le Pacte National pour l’Alimentation et l’Agriculture ci-haut évoqué un facteur de résolution du fameux paradoxe caractérisé par l’existence en RDC d’énormes potentialités agricoles face à une pauvreté alarmante de sa population, qui ne dit pas son nom.
Cette campagne agricole 2024-2025 offre donc, faut-il le souligner, une tentative de matérialisation de la vision du Chef de l’État qui prône la revanche du sol sur le sous-sol ou, en termes clairs, celle de l’agriculture sur les ressources minières.
C’est aussi, foi sur les propos de l’homme en charge de l’agriculture et Sécurité Alimentaire, une opportunité de revitalisation du secteur agricole congolais, dans tout son ensemble.
Gregoire Mutsail Mutomb souligne qu’il s’agit, à travers cette campagne haute en envergure, de faire revivre à l’agriculture congolaise ses années de gloire de l’époque où elle était l’une des plus florissantes en Afrique ; époque durant laquelle elle prenait en charge 75% de la main d’oeuvre active, sans compter les 2% qui étaient utilisés dans l’Agro-industrie.
»Sa contribution dans la formation du Produit Intérieur Brut était évaluée à 30 %, pendant que sa quote-part dans l’exportation l’était à 40% du total de la valeur des exportations nationales », a-t-il renchéri.
C’était donc l’occasion pour l’homme d’État congolais en charge de l’agriculture et Sécurité Alimentaire de déplorer la dégradation des performances agriculturales de la RDC, dégradation qu’il a dit avoir comme sources causales, entre autres, pour ne pas citer celles de la nuit du temps : le climat d’insécurité permanente qu’entretiennent à l’heure actuelle sur le sol congolais les groupes armés non autrement identifiés.
À ce climat d’insécurité hostile à l’agriculture en République Démocratique du Congo, Grégoire Mutshail ajoute l’état de dégradation très avancé des infrastructures rurales et communautaires, la diminution des superficies cultivées, l’abandon des plantations modernes, la désertion du secteur par les actifs agricoles, le retour à l’agriculture de subsistance, le désintéressement vis-à-vis des recherches agronomiques, la décapitalisation de l’agriculture congolaise, la liste n’est pas exhaustive.
Parmi les solutions, le Ministre de l’agriculture et Sécurité Alimentaire propose que soit mis fin aux exodes rurales non motivées.
Voilà ce qui justifie la présence momentanée sur l’esplanade du site de l’Échangeur de Limete de ce nombre incalculable d’engins agro-automobiles sus-évoqués, motos et autres, tous destinés à toutes les 26 provinces du pays.
À ajouter foi à la parole du Ministre, au-delà du site de l’Échangeur qui a servi de cadre à ce lancement, les activités de cette campagne agricole 2024-2025 se poursuivront sur toute l’étendue nationale de la République Démocratique du Congo.
Saint-Germain Ebengo