Malafi Niamba, artiste poète, dramaturge et opérateur culturel pas le moindre, est depuis la matinée de Samedi 27 juillet sous le verrou d’une police n’djiloise établie au parquet de N’djili, un parquet non loin de la maison culturelle « Les Mwindeurs' », dont il est le fondateur.
Ce qui constitue un événement très sidérant d’autant plus que la raison de cette arrestation exécutée sur ordre d’un procureur, à la regarder de très près, ne paraît pas très claire.
Ses arrestateurs, faut-il le dire en ces termes, sont auteurs d’une arrestation apparemment proportionnelle à une absence chez eux du sens de la culture.
Parce que, ils ont commencé d’abord par arrêter ses artistes danseurs qu’il encadre chez lui, allusion faite à la maison culturelle Les Mwindeurs ci-haut indiquée.
C’est ce qu’il explique dans sa déclaration faite depuis sa cellule et durant laquelle il évoque les circonstances relatives à cette indésirable arrestation.
« Je suis arrêté au Parquet de N’djili. On m’a auditionné sur procès-verbal pour avoir dénoncé l’arrestation de mes artistes. Actuellement, un magistrat est aussi en train d’entendre mes danseurs. Donc, je suis retenu ici aussi au parquet. Le procureur se plaint et a instruit ses services de m’arrêter parce que j’ai dénoncé simplement une arrestation arbitraire des jeunes danseurs qui travaillent dans mon espace culturel. Il veut me démontrer c’est quoi une arrestation arbitraire, selon ses dires »
Cette arrestation semble ainsi être une réponse non démocratique à ses critiques sur les pratiques d’arrestation des autorités locales.
L’ affaire suscite déjà une vive inquiétude dans le milieu culturo-médiatique et surtout dans le monde des défenseurs des droits humains, qui se posent la question de savoir si cette affaire n’a pas de liens avec une quelconque dictature policière qui cherche à restreindre l’espace démocratique des usagers de la parole qui évoluent dans le domaine des dénonciations de abus de pouvoir.
« arrêter un opérateur culturel de cette taille, surtout sans raison valable, c’est vouloir anéantir la civilisation de tout un peuple », parole de regrets d’un amateur des activités culturelles qui a plutôt préféré passer sous le voile de l’anonymat.
Notre interlocuteur qui poursuit :
« Ils ignorent que la culture, lorsqu’elle est ajoutée au développement socio-économique d’un peuple, c’est elle qui donne lieu à la civilisation de ce peuple ».
Il faut souligner que cet incident survient au moment où Malafi Niamba et son camp des événements culturels, à savoir : Malafi’Arts Production, sont en pleins préparatifs d’un grand événement culturel, dénommé : Nuits de diseurs ; ces dernières, faut-il le rappeler, auront lieu du 2 au 4 août, à Zongo, dans la province du Kongo central.
Saint-Germain Ebengo