La salle du centre culturel Texaf Bilembo, dans la commune de Ngaliema, a servi de cadre, jeudi 30 mai, à la projection en avant-première du film uninominal « FREDDY », un film réalisé par Hervé Loyck Kipulu, sous la production de Renate Wembo, Rere pour les intimes, avec l’aide technique de l’entreprise de production audiovisuelle’ « Anankoy Pictures ».
Freddy est un film documentaire à thématique sociétale et de 35 minutes durant lesquelles son réalisateur, Hervé Loyck Kipulu, qui l’a voulu quasi-intégralement en lingala, met en exergue les trois dimensions de l’artiste visuel et sculpteur, Freddy Tsimba. Il s’agit, foi sur la projection elle-même, de sa vie en famille, de sa vie en tant qu’artiste, avec ses oeuvres faites à base de marériaux de récupération : clous, clés, couteaux, fourchettes, machettes et autres, sans oublier ses capacités illimitées qu’il présente à travers sa sculpture.
À travers cette projection, qui a été riche en couleurs locales et vue durant légèrement plus de la moitié d’une heure, Freddy Tsimba est perçu partagé entre sa vie privée, riche en péripéties, et sa permanente recherche tant des sources d’inspiration que de ses matériaux de récupération, à base de quoi il matérialise son art.
La projection a été suivie d’un cocktail de presse et, celui-ci, d’un jeu de questions et réponses entre, d’un côté, le parterre des journalistes, toutes rédactions rassemblées, et, de l’autre, le jeune réalisateur, Hervé Loyck Kipulu ; son personnage central Freddy Tsimba ; sa productrice, Renate Wembo, ainsi que monsieur Herman, qui représentait l’entreprise de production audiovisuelle Anankoy Pictures.
Les questions ont gravité autour, entre autres, de la raison du choix par Hervé Kipulu de la personne de Freddy Tsimba comme personnage central dans ce court métrage, du pourquoi du lingala comme sa langue de communication, du comment ils ont réussi à surmonter les difficultés rencontrées et de bien d’autres paramètres.
Hervé Kipulu a justifié son choix de Freddy Tsimba comme personnage central dans ce film par sa raison liée au fait pour lui d’avoir constaté en ce dernier un artiste dont les prouesses l’ont placé sur l’orbite internationale, avec des prix et médailles en appui, pendant qu’à l’échelle nationale, allusion faite à la République Démocratique du Congo, il passe relativement inaperçu.
Voilà ce qui justifie raison d’avoir choisi de braquer son projecteur de cinéaste sur ce grand artique plasticien.
À propos du lingala, clarifie Renate, la raison est simple : « C’est pour mieux vendre notre culture au-delà de nos frontières », a-t-elle souligné.
Pour pallier aux barrières linguistiques qui pourraient poser obstacle à la compréhension du film, Hervé Kipulu a promis qu’il fera mettre au pied de l’écran des sous-titres en français et en anglais qui participeront à leur compréhension facile chez les non-locuteurs du lingala.
Pour ce qui est des difficultés rencontrées, Herman, l’homme de l’entreprise de production audiovisuelle Anankoy, a évoqué en premier lieu les difficultés techniques auxquelles il a ajouté des tracasseries policières durant des tournages des opérations extérieures, mais aussi des incompatibilités des calendriers qui ont eu lieu entre eux et Freddy Tsimba, toujours entre deux vols d’avion.
À ces difficultés techniques, policières et d’incompatibilités horaires, Renate Wembo a joint celles liées aux nécessités financières et aux heures d’attente chez les partenaires.
»L’industrie cinématographique est en pleine renaissance. Nous avons d’énormes talents, mais en même temps les institutions ne nous accompagnent pas, tant publiques que privées. Ce qui constitue pour nous un challenge énorme », plainte de madame la productrice.
»C’est la matière première qui raconte ce film. Freddy apporte sa matière première qu’il expose à travers ce film, mais sa spiritualité, c’est ce qu’il partage avec nous », a-t-elle souligné.
Par spiritualité, il faut entendre ici le côté immatériel de ses oeuvres statufiées qui valent la peine d’être interprétées, chacun selon sa compréhension, l’oeuvre d’art étant polysémique.
Pour Freddy Tsimba, l’homme en l’honneur dans le rouleau de ce film, Hervé Loyck Kipulu et son équipe, à savoir sa productrice, Renate Wembo, et les autres, ont fait un travail qui le rend fier de le montrer aux autres.
Il a saisi cette opportunité pour faire un appel au gouvernement congolais et surtout au ministre de la Culture et Arts, à l’heure actuelle Yolande Elebe, qu’il prie de bien vouloir prendre en compte les oeuvres des artistes congolais, toutes disciplines confondues, qu’elle peut même se permettre acheter, sur fonds propre de son ministère, en vue que soit remplir le musée national.
Hervé Loyck Kipulu est un jeune photographe autodidacte, passionné du 7è art. Documentariste de la nouvelle génération, avec »Freddy », il vient donc là de signer son tout premier court-métrage documentaire.
Sa productrice, Renate Wembo, est une femme passionnée de l’art et de la culture. Elle est comptée parmi les productrices de cinéma montantes de son pays, la République Démocratique du Congo, où elle ne se fatigue d’apporter sa fine expérience dans son industrie cinématographique.
Anankoy Pictures, quant à elle, est une entreprise de production audiovisuelle, comme indiqué ci-haut, vouée à la promotion de la culture africaine, surtout celle congolaise, à travers, bien sûr, la réalisation de plusieurs oeuvres artistiques
Saint-Germain Ebengo