Le professeur Pierre-Albert Ngueliele du Réseau Congolais de la Gestion des Déchets, RECOGED en sigle, dont il est le Président, a tenu, samedi 28 juin, dans l’enceinte du Salon Rouge du ministère des Affaires Étrangères, une conférence-débat autour du thème : « Les déchets, un tueur silencieux à Kinshasa ».
C’était avec la présence institutionnelle de monsieur Héritier Mpiana, Directeur de cabinet de madame le ministre de l’Environnement et Développement Durable, Ève Bazaiba.
Le Professeur Pierre-Albert Ngueliele, avec son irrefragable devise : « Tout pour la salubrité de mon pays », a eu des mots qu’il faut à la place qu’il faut pour éveiller l’assistance sur la responsabilité commune de chacun afin que chaque Congolais connaisse désormais la destination de chaque dechet.
Ce diplômé en Sciences, de l’Université Libre de Bruxelles, ULB, a fait appel au ministère de l’Environnement et Développement Durable pour qu’il déshabille Kinshasa de sa robe actuelle, qui n’est que devenue trop sale.
Pour le dire dans le sens inverse, la ville de Kinshasa a besoin d’être revêtue d’une nouvelle robe.
Madame Grâce-Angélique Munanga, couturière, styliste, modéliste et enseignante à l’USAM (Goma, Bukavu, Kisantu, Matadi), a été du nombre des participants présents à cette conférence-débat riche en propositions et perspectives d’avenir au sujet de l’environnement.
Sur base de la brève interview qu’elle nous a fait l’honneur de nous accorder en marge du débat, nous avons découvert en elle en plus une patronne et directrice d’une marque pas la moindre. C’est la marque « Game Design Fashion », G comme Grâce, A comme Angélique, M comme Munanga…
Elle est en plus encadreuse de jeunes filles-mères qui apportent chacune ses déchets et à qui elle montre des techniques et méthodes de recyclage de leur transformation en oeuvres d’art, pour à la fois une ville de Kinshasa propre et leur permettre d’être autonomes.
En tant que couturière, artiste et modeliste, la directrice de la marque ci-haut évoquée a réussi à faire de son art le levier de la sauvegarde de l’environnement de la République Démocratique du Congo.
Elle a donc réussi à transformer des objets de récupération jetés par-ci, par-là, en de la matière première pour ses oeuvres d’art ; un peu un passage de la futilité en utilité.
Dans cette brève interview, elle a eu en premier lieu à faire un chapeau bas au professeur Pierre-Albert pour avoir organisé cette rencontre qui lui a permis, entre autres d’exposer ses oeuvres fabriquées ci-haut évoquées.
» J’incite les jeunes, et surtout les filles-mères, au recyclages des déchets en vue à la fois d’une ville propre et de leur permettre d’être autonomes ».
Parmi ces déchets récupérés et qui ont servi de biens de consommation intermédiaire à la fabrication des objets d’art qui ont été exposés, madame a fait mention des vêtements usés, des objets à base d’acier et autres métaux,. des emballages en plastiques, des bidons troués, des cuillers, fourchettes et assiettes à usage unique, des bouteilles en verre cassées, des boites de conserve, des emballages en carton, des oeufriers et la liste n’est pas exhaustive.
» Chez nous, ces objets, et surtout des sachets-emballages que nous recevons dans des super-marchés, après usage, nous ne les jetons pas. C’est à double fin de créer des oeuvres d’art et de garder notre ville propre », a-t-elle fait savoir.
Madame Grâce-Angélique lance l’appel aux jeunes filles et surtout aux filles-mères, qui n’ont pas de moyens pour apprendre un métier, qu’elles viennent avec leurs déchets domestiques pour les faire transformer en oeuvres d’art à valeur marchande.
À l’en croire, cela va leur valoir de ne jamais être à court d’agent.
Saint-Germain Ebengo