La prise d’une loi ou d’une mesure, a-t-on appris à l’école, est toujours fonction de ce que l’on appelle les facteurs du Droit. Il y a parmi elles : les facteurs économiques, les facteurs sociaux, les facteurs culturels et les facteurs religieux.
Toute mesure ou toute loi prise sans tenir compte de ces facteurs sera réputée impopulaire.
C’est selon que, au lieu d’apporter l’ordre dans la société, elle va plutôt servir à créer des murmures ainsi que tous leurs effets collatéraux.
C’est le cas de la batterie de mesures que vient de prendre le Vice-premier ministre et Ministre de la Fonction publique de la République Démocratique du Congo, Jean-Pierre Lihau.
Le VPM, via ses nouvelles mesures, à l’intention des fonctionnaires et agents de L’État congolais, impose à ces derniers, entre autres, le respect scrupuleux des horaires et les présences obligatoires des fonctionnaires et agents de l’État à leurs postes respectifs.
À en croire ce qui est déclaré à l’entrée de cet article, ces nouvelles mesures sont en déphasage notoire avec les facteurs sociaux de l’heure, s’il ne faut regarder que la dégradation du réseau routier, surtout à Kinshasa, ainsi que tous ces embouteillages qui se produisent à partir de chaque lever du soleil, sur tous les itinéraires qui mènent vers la Gombe, siège des institutions administratives de la capitale congolaise.
À cette indésirable situation, il faudra ajouter les pluies qui s’annoncent déjà très prochaines, ainsi que la rentrée scolaires.
Ces deux phénomènes, comme d’aucuns le savent, ont toujours été à la base aussi bien de la rareté des moyens de transport en commun que de la hausse des prix que créent souvent le cartel des chauffeurs et receveurs ainsi que celui des motocyclistes, qui trouvent dans cette situation l’occasion de créer des demi-terrains et, comme du fil à l’aiguille, la hausse des prix de courses.
Selon l’un de nos lecteurs, qui a préféré passer sous le voile de l’anonymat, cette mesure du VPM Jean-Pierre Lihau a l’air de ressembler à du fil à retordre qu’il veut donner aux fonctionnaires et agents de l’État congolais qui vivent dans une très vaste ville comme Kinshasa, qui est quasiment dépourvue.de moyens de transport de masse et où les routes sont dans un état d’impraticabilité hors pair.
« Il faut ajouter à cela le désordre qui prévaut dans la circulation routière, sans oublier tous ces bouchons qui ont lieu durant des heures ouvrables », a-t-il déploré avant de se poser la question de savoir :
« Comment, dans des conditions pareilles, exiger et/ou espérer le respect par les agents de l’horaire du travail ? »
« Le infrastructures routières sont en perpétuelle dégradation et très bientôt, c’est la rentrée des classes. Imaginez un peu le caractère impopulaire des mesures que veut nous imposer le Vice-premier ministre et ministre de la Fonction Publique ! », a-t-il interjeté comme pour solliciter du VPM de verser un peu d’eau dans la coupe de sa « colère », comme on le dit dans Apocalypse.
L’homme demande en même temps à l’autorité en charge de la Fonction publique de bien vouloir, avant toutes choses, conférer avec son confrère des Transports et Voies de Communication, ainsi que celui en charge des Infrastructures et Travaux Publics.
En dehors du transport, faut-il le souligner, les bureaux de l’administration Publique sont, à l’heure actuelle, surpeuplés au point que les fonctionnaires et agents de l’État sont obligés d’y aller travailler par »délestages »
Le VPM Lihau a donc tout intérêt à prendre tout ça en ligne de compte, s’il veut être auteur d’une mesure qui a porté ses fruits.
Le Tonnerre