La cour de récréation du Petit Collège Notre Dame du Congo, que supervise le directeur Allain Kitumbuasi, a servi de cadre, samedi 10 août, à la tenue de la grande fête du préscolaire, organisée par l’OMEP, Organisation Mondiale pour l’Éducation Préscolaire, via son bureau de représentation en République Démocratique du Congo.
C’était de commun accord avec l’A.P.E., Agence pour la Promotion de l’Enseignement, une agence que coordonne, d’une tête bien équilibrée sur les épaules, le Président de l’OMEP/RDC ci-haut évoquée, monsieur Michel Ooto.
Elle a été précédée, Jeudi 8 et vendredi 9, par le symposium de l’enseignement préscolaire, tenu dans la salle vitrée de l’hôtel Béatrice à Gombe.
Ce denier a été à son tour précédé, du lundi 5 au mercredi 7 de la même semaine, par une formation de trois jours à l’intention des opérateurs pédagogiques du préscolaires, qui a eu lieu au Lycée Maman Diankeba(LMD), sous le label : »Les coulisses de la rentrée ».
C’était en vue pour ces derniers de savoir comment aborder avec succès la rentrée des classes qui s’annoncent très prochaine.
C’est à l’issue de ces deux grandes rencontres qu’ils ont célébré avec fastes la dite grande fête du Préscolaire, sous le leitmotiv : »le Prescolaire, une affaire de tous et un droit pour chaque enfant ».
C’est sous cet esprit que Michel Ooto a, lors de son discours de contextualisation de ce grand événement, lancé un cri d’alarme en faveur de l’éducation de tout petits, à l’intention, tour à tour, de la Première dame, maman Denise Nyakeru Tshisekedi, au Gouvernement via son ministère de l’Éducation nationale et Initiation à la Nouvelle citoyenneté, aux sénateurs et députés nationaux, ainsi qu’aux gouverneurs de province et bourgmestres.
À la Première dame, Michel Ooto propose de s’occuper de la question de la petite enfance, comme font toutes les autres Premières dames à l’échelle globale.
»Construisez-nous, très chère distinguée Première dame, la Maison du Préscolaire ainsi que les centres de formation pour les opérateurs pédagogiques du préscolaire dans toutes les provinces éducationnelles de la République Démocratique du Congo », l’a-t-il priée.
« Que le gouvernement, via son ministère d’État en charge de l’Éducation nationale et Initiation à la Nouvelle citoyenneté, mette de façon urgente pour le pays un programme unique pour les centres de formation des éducateurs préscolaires. Nous voulons également, à l’instar des écoles primaires et secondaires qui sont rompus de manuels, que, au niveau du Préscolaire, nous ayons aussi nos manuels à nous, destinés tant aux enfants qu’aux enseignants », s’est-il adressé, comme faisant d’une pierre deux coups, à la fois à madame le Premier ministre, Judith Tuluka, et à celle en charge de l’Éducation nationale, Raissa Malu.
Michel Ooto demande, dans ce même ordre des choses, à madame le ministre d’État de bien vouloir mettre toutes les batteries en marche pour que soit amélioré le taux d’accès d’enfants du préscolaire qu’il a souligné être parmi les plus faibles de l’Afrique subsaharienne.
Aux députés et sénateurs il demande de voir comment retoucher la législation et tout faire pour que la Constitution de la République Démocratique du Congo puisse désormais prendre en charge la notion du Préscolaire.
C’est dans ce même vase communicant d’idées qu’il sollicite des gouverneurs de provinces et de bourgmestres la construction dans leurs juridictions respectives des écoles maternelles équipées en ressources et »matériaux » didactiques.
»Ce qui est faisable avec les gros moyens dont vous disposez », n’a-t-il pas mâché ses mots.
Revenant sur madame le ministre en charge de l’Éducation nationale et Initiation à la Nouvelle citoyenneté, il lui demande de daigner donner des moyens conséquents au corps des Inspecteurs, surtout à ceux itinérants, afin de les aider à fournir un travail de qualité supérieure au bénéfice des enfants.
»Parce que l’Inspecteur, c’est la cheville ouvrière de la qualité de l’enseignement », a-t-il fait savoir.
Michel Ooto remercie le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, ainsi que madame Judith Tuluka, pour avoir songé à débaptiser l’EPST en Éducation nationale…et à l’avoir élevé au statut d’un ministère d’État.
Il émet en même temps le voeu de voir renommés les pools d’inspection primaire de l’Éducation nationale en pools d’inspection préscolaire et primaire de l’Éducation nationale et Initiation à la Nouvelle citoyenneté.
Il déplore la carence d’enseignants formés et qualifiés en pédagogie préscolaire et propose à cet effet la construction des écoles secondaires à option pédagogie maternelle ou préscolaire.
Il n’a pas laissé passer inaperçue la question de la nécessité du recyclage annuel des Inspecteurs pédagogiques et surtout ceux du Prescolaire.
Pour lui, aussi longtemps qu’on ne prendra pas au serieux la question de l’éducation de la petite enfance, il y aura toujours des détournements de fonds, des voleurs, des brigands, des retards par rapport aux heures de service, des embouteillages, de la saleté dans les rues, dans nos bureaux et dans nos milieux de vie…
« Nous pouvons tout faire et nous n’arriverons jamais à éradiquer tout ça, aussi longtemps que nous ne voudrons pas nous occuper de la question de la petite enfance », a-t-il livré le secret d’où partira le décollage de la République Démocratique du Congo.
Le directeur Allain Kitumbuasi, l’hôte du lieu, que nous avons abordé pour un bref entretien, a eu des mots du même champ lexical pour abonder dans l’ordre du même son de cloche :
« L’école maternelle, ce n’est pas un lieu de distractions, à contrecourant de ce que pensent certains parents. L’école maternelle, c’est un lieu où les enfants se préparent pour tout le reste de leur vie », a-t-il expliqué en bon pédagogue avant d’étayer son explication avec des mots concrets :
« Moi, par exemple, en ma qualité de Directeur d’école primaire, je sais faire la différence parmi les enfants que nous recevons ici en première année primaire. Mes collègues et moi, avons le temps de remarquer le distinguo qu’il y a entre les enfants qui se sont fait préscolariser avant de venir ici et ceux qui n’ont pas été préscolarisés.
« L’école maternelle est là pour préparer les enfants dans le sens de leur meilleure intégration à l’école primaire. Donc les parents ont tout à gagner et rien à perdre à envoyer leurs enfants, avant toutes choses, à l’école maternelle », a-t-il mis les points sur les »i », »i » comme instructions.
Au niveau étatique, le Directeur Allain Kitumbuasi souhaite que partout où il y a une école primaire le ministère de l’éducation nationale et Initiation à la Nouvelle citoyenneté songe à construire une école maternelle.
« Que l’État construise les écoles maternelles partout où il y a des écoles primaires sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo », a-t-il insisté.
Allain Kitumbuasi a, dans le même ordre d’idées, jugé vitale la place de l’enfant dans l’école de dimanche(où ça lui permet de grandir en stature d’homme parfaite, en sagesse et en grâces).
« L’école de dimanche permet aussi à ce que l’enfant ait le temps de comprendre les différentes réalités de la vie. Le monde des dimanches est là aussi pour venir en appui à la question de la formation de l’enfant, base de tout développement et, dans le cas d’espèce, de celui de la République Démocratique du Congo », a-t-il soutenu.
Michel Ooto qui revient, précisément sur cet ordre d’idées :
»L’école du dimanche fait partie intégrante du Préscolaire. Les moniteurs des écoles de dimanche sont aussi concernés par cette question. Ne peuvent y enseigner que des personnes préalablement formées pour enseigner les enfants. L’école du dimanche reste une école à part entière bien qu’autonome et non formelle ».
Voilà ce qui nous rappelle le cas de madame Mamie Mbuku du centre de formation »Le Potier », un centre de formation des institutrices de la maternelle où elle preste comme formatrice, sans que cela l’empêche de vaquer en même temps à ses occupations de monitrice à l’école de dimanche de l’Église ‘La Borne », à Binza/Upn.
Pour madame Agathe Djamba, Inspecteur Général Adjoint en charge du contrôle de l’Enseignement Préscolaire, qui était à cette grande fête en représentation de l’Inspecteur Général de l’éducation Nationale…, »la petite enfance, c’est la base de notre société ».
« Notre souhait le plus ardent, c’est celui de voir cet enfant, qui aujourd’hui n’a que trois ans, progresser pas à pas jusqu’à devenir demain une personne importante dans la société congolaise », a-t-elle placé officiellement son mot avant de déclarer close cette fructueuse semaine de la petite enfance.
« Telle forme de la pousse, tel arbre », dit-on.
Saint-Germain Ebengo
