Durant trois jours, soit mardi 12, mercredi 13 et jeudi 14 septembre, le Centre Wallonie Bruxelles a vibré au rythme de la Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa, édition 2024.
Une trentaine d’auteurs, ainsi que libraires, bibliothécaires et autres opérateurs du livre ont rehaussé de leurs présences cette grande rencontre littéraire, riche à la fois en exposés sur la table des auteurs, en expositions sous les stands des libraires, bibliothécaires et bouquinistes, ainsi qu’en déclamations poétiques.
Il y avait parmi les auteurs : le grand romancier Patrick Bassham, en provenance du Grand Kivu, avec son roman, 147 pages, publié aux éditions Kivu Nyota, sous le titre : COEURS SANS VIES.
Sa présentation, suivie de son vernissage par le Directeur de la bibliothèque du dit centre, Richard Ali, a eu lieu dans la salle de lecture de cette dernière, devant de grandes personnalités parmi lesquelles il a été noté la présence du bourgmestre de la commune de Lingwala, Norbert Muchiga Zihindula.
COEURS SANS VIES est un roman tragique qui a pour cadre la ville de Goma et comme personnages centraux Jude, sa femme Diane et son cousin Michou, le fils de sa tante paternelle qu’il hébergeait chez lui, sans savoir que celui-ci sortait et couchait avec sa femme, avec laquelle il avait réussi à faire les deux enfants que Jude croyait lui appartenir.
L’histoire de ce couple est la part d’ombre de la récente époque où la ville de Goma et la localité de Kishishe étaient les théâtres de l’invasion du groupe M23, auquel Michou, ce cousin de Jude, avait adhéré en silence.
En plus de se servir de la femme de son cousin, il avait en plus comploté pour lui faire perdre son travail par de fausses accusations.
Les hauts et les bas de la vie avaient voulu que Jude devînt taxi-motard et plus tard relevé de cette situation précaire à travers un emploi plus prestigieux que celui que son cousin lui avait fait perdre.
Ce qui lui valut de »convoler en secondes noces » avec une autre femme, Ingrid, une ex-étudiante en Sciences de la Santé à l’ULPGL, Université Libre des Pays des Grands Lacs.
Ingrid est une femme, à cette époque étudiante, que Jude avait prise sur sa moto, comme simple cliente.
À sa descente, à destination, la fille se rendit compte qu’elle avait oublié d’apprêter de l’argent dans son sac.
Jude, en homme de paix,l’avait laissée partir sans payer.
La jeune étudiante, se sentant inculpée, avait prit soin de prendre le numéro de Jude.
C’est comme ça qu’ils finirent par approfondir leurs relations jusqu’au mariage.
Michou n’avait pas laissé Jude tranquille, qu’il jalousait à cause de ses qualités et qu’il continuait à surveiller à la loupe.
Le jour de son mariage avec Ingrid à la maison communale, il avait, en complicité avec Diane, désormais devenue son épouse officielle, utilisé son confrère du M23, un sujet rwandais, pour éliminer Ingrid en pleine célébration nuptiale.
Diane avait fini par désister à ce complot.
Mais,.dommage !, aucune de tentatives téléphoniques, pour avertir son ex-époux d’annuler la célébration de son mariage, n’avait abouti.
Jude ne décrochait pas pour des raisons que nous savons déjà.
C’est alors que le jour « J », Diane va s’amener elle-même dans la salle communale jusqu’à l’endroit où se trouvaient les mariés et l’officier civil.
C’est là qu’elle fut atteinte du coup de balle qui avait été destiné à sa rivale Ingrid.
Elle sera morte, quelques instants plus tard, à l’hôpital de La Charité Maternelle.
La police avait réussi à arrêter le monsieur ainsi que Michou qui se trouvait dans les.parages de la maison communale à partir d’où il commandait à distance.
Ils ont été transférés, avec trois autres rebelles arrêtés deux semaines plutôt, de la prison centrale de Munzenze à Goma, à l’auditorat militaire de N’dolo, à Kinshasa, lieu qui marque la fin de ce roman.
Jude et Ingrid avait pardonné à Michou qu’ils allaient voir en prison et établi la paix avec Diane qui avait tout confessé dans son lit de malade, quelques instants avant de mourir.
Pour le Bourgmestre Norbert Muchiga que nous avons contacté à l’issue du vernissage, COEURS SANS VIES est un roman pour le changement des comportements et dont la paix constitue la seule ligne de conduite.
L’homme d’État en charge de la commune de Lingwala et originaire du Sud-Kivu a eu des mots justes pour féliciter ce jeune auteur qui a porté sa plume pour annoncer ce qui se passe dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Patrick Bassham a écrit beaucoup d’autres romans et parmi eux : »Je voudrais devenir prêtre », »Trahison », »Le serment du prince », »Dois-je répudier ma femme ? », « Le regard empoisonné ».
En plus des romans, il est auteur d’une nouvelle : »La punaise du coeur » ; d’un récit : L’homme que je voulais épouser » ; d’une biographie : »Deuxième chance »’, sans oublier ses deux contes : »Kipalanga » et »Les deux frères et la fleur de la montagne ».
Saint-Germain Ebengo