Lorsque le Chef de l’Etat décide de prendre une position sur une question brûlante du pays, cela signifie que préalablement, il a pris soin en amont de mieux analyser les données ainsi que les éléments d’informations mis à sa disposition.
On doit se rappeler lors de sa sortie médiatique à Bruxelles, dans les locaux de l’ambassade de la RDC au Royaume de Belgique, le Président Félix Tshisekedi a clairement dit qu’on a tenté de jeter en pâtures l’ancien Ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
Après ce démenti cinglant sur des soupçons de détournement des deniers publics portés à charge de ce membre du gouvernement Sama Lukonde, d’aucuns ont pensé l’affaire était close et qu’il n’y avait plus lieu de chercher noise à un compatriote ayant mis son expertise au service de la nation pour assainir les finances publiques.
Pour rappel, Nicolas Kazadi est le Ministre des Finances qui a multiplié par quatre le budget national, allant de 4 milliards de dollars américains par le passé à plus de 16 milliards USD aujourd’hui.
C’est encore ce même Ministre des Finances qui a piloté avec brio, pour la RDC, le programme structurel avec le Fonds Monétaire International (FMI), jusqu’à son achèvement au terme des six revues passées avec succès. Une première dans l’histoire de la République Démocratique du Congo qui n’a jamais terminé un programme avec cette institution de Breton Wood.
Ceux qui veulent faire la peau à l’honorable Nicolas Kazadi, prennent prétexte sur la loi de reddition des comptes, dans lequel il est fait mention des dépassements budgétaires, ainsi que des sorties des fonds en mode urgence.
Il est malheureux de constater que ceux qui accusent Nicolas Kazadi de sortie en mode d’urgence des fonds, oublient sciemment dans quel contexte cela a été fait.
Primo, l’année 2023 a été une année électorale qui demandait des efforts supplémentaires au gouvernement pour financer certaines opérations de la CENI de manière urgente. Car, voyez-vous, aucun congolais ne pouvait admettre le report des élections.
Secundo, le pays était agressé dans sa partie orientale et les FARDC avaient besoin des moyens colossaux pour défendre l’intégrité du territoire national face à l’ennemi Rwandais. Un tel financement ne s’accomode pas des procédures traditionnelles en matière de décaissement des fonds.
Tout le monde sait que la sortie de fonds en mode d’urgence devient une faute de gestion que si la procédure n’a pas fait l’objet de légalisation, par la suite, par le ministère du budget.
S’agissant du dépassement budgétaire, il est de notoriété publique qu’il s’agit d’un phénomène qui touche tous les États du Monde. Et, dans un pays comme le nôtre, en proie à une guerre d’agression et au terrorisme, aucun expert en finances soit-il ne peut prévoir le coup réel d’une guerre. C’est ainsi que la RDC, engagée sur quatre fronts, à savoir : militaire, diplomatique, judiciaire et médiatique pour finir cette guerre, ne peut qu’aller au-delà de ce qui a été prévu dans ces secteurs.
Malgré le fait que tout le monde puisse se permettre de reprocher l’ancien gouvernement de dépassement budgétaire et de sortie des fonds en procédure d’urgence, personne ne sait donner la preuve de détournement des deniers publics par Nicolas Kazadi.
Et c’est comme si, au sein du Gouvernement Sama Lukonde, le Ministre des Finances était un électron libre, doté des pouvoirs exorbitants, le permettant de faire ce que bon lui semblait.
Si dépassement il y a eu, l’Assemblée Nationale et le Sénat font partie des institutions coupables de cet acte de gloutonnerie budgétaire.
L’impression que certains députés nationaux donnent à travers cet acharnement contre leur collègue Nicolas Kazadi, c’est celle de noircir le bilan du Président Félix Tshisekedi, en faisant croire à l’opinion qu’il y a plus de détournements des fonds de l’Etat actuellement que ne l’a été sous Kabila. Et c’est aberrant de constater que ce sont des élus membres de l’Union Sacrée qui sont à la manœuvre et auteur du complot ourdi contre l’ancien argentier national. Dommage.
Le Tonnerre