Le paysage bancaire de la RDC est peuplé de toutes sortes des banques, toutes »presque » d’origine étrangère.
Le cas d’Equity BCDC et celui de la Rawbank retiennent ces derniers temps notre curiosité au regard de la confusion qui y prévaut à l’heure actuelle, mais aussi et surtout autour de la question de savoir : »qui sont véritablement actionnaires de ces deux géants du paysage bancaire congolais, où elles sont comptées parmi les plus imposantes ?
Les témoignages que nous avons recueillis, à l’issue d’une enquête que nous avons menée sur terrain, ont fait état de l’existence au sein des banques commerciales installées en République Démocratique du Congo d’une part d’ombre dans laquelle leurs vrais actionnaires ne sont pas connus et ne veulent jamais se manifester au grand jour.
Il est de notoriété publique que Equity BCDC vient de la fusion entre Equity Bank, qui est une société bancaire de droit kenyan, et la Banque Commerciale Du Congo, BCDC, une société bancaire congolaise.
Or Equity Bank fait elle-même partie d’Equity Group Holding, EGH, qui a, au-delà de ses 40 ans d’existence, des actions dans plusieurs sociétés bancaires dont elle assume l’unité de direction en tant qu’actionnaire majoritaire.
Au nombre de ces banques, il faut compter l’ex-BCDC.
La fusion de cette dernière avec Equity Bank a donc donné lieu à la célèbre Equity BCDC, devenue par ce fait une filiale d’Equity Group Holding, avec son siège basée à Nairobi.
Une autre partie des résultats de notre enquête, que nous avons voulues fouillées, a révélé la présence au sein de la dite Equity Group Holding, là-bas dans la capitale kenyane, d’un groupe de sujets rwandais cités parmi ses actionnaires de premier plan.
Le danger qui en découlerait ici chez nous en RDC, c’est que : l’influence que ces sujets rwandais ont au sein d’Equity Bank maison mère, au niveau du Kenya, risque de leur octroyer la possibilité de contrôler à distance notre système bancaire.
Il y a donc nécessité pour les autorités congolais de veiller là-dessus.
Pour la Raw Bank, qui est connue comme étant un patrimoine de la famille Rawji, une famille indienne installée en Afrique depuis plus d’un siècle, et qui est elle-même connue comme actionnaire majoritaire, il y a lieu de noter qu’il y a aussi en son sein d’autres actionnaires jusque-là cachés sous le voile de l’anonymat.
Mustafa Rawji, soit dit en passant, est l’accompagnateur de sa création depuis 2002, après une brillante carrière à Calyon Bank à Genève d’abord et à Paris ensuite.
Les sites web de ces deux banques, que nous avons parcourus en long et en large, nous ont fait respectivement mention de chacune d’elles comme étant permanemment présentes dans de grandes bourses internationales.
Qu’à cela ne tienne, la question que l’on se pose à ce niveau est celle de savoir si la CENAREF, Cellule Nationale des Renseignements Financiers en République Démocratique du Congo, détient-elle des informations sur l’existence des vrais actionnaires de ces deux banques ?
Aujourd’hui, faut-il le souligner, la situation financière de la République Démocratique du Congo exige que toutes ces banques installées sur son sol fassent l’objet de plusieurs inspections et d’un contrôle sévère.
Ces inspections et contrôle doivent plus s’exercer sur la nature des opérations qui y sont menées en tant que banques commerciales opérant sur le territoire congolais.
Ce qui permettra que soit mieux sécurisée la situation financière congolaise surtout au sujet des échanges en devises américaines.
Cela nécessite donc une surveillance à la lettre des toutes ces banques et de tous les marchés boursiers qui opèrent en RDC.
Voilà ce qui mettra la BCC, Banque Centrale du Congo, dans l’obligation de mieux contrôler sur l’organisation et le fonctionnement de toutes ces banques ayant élu domicile chez nous.
La banque mère de la République Démocratique du Congo est donc appelée à connaître quels sont les vrais actionnaires de chaque banque installée sur le territoire congolais.
Quant à nous, en notre qualité de journalistes investigateurs, nous avons été frapper aux portes de ces deux banques, en vue d’envisager la possibilité d’avoir accès à la liste de leurs actionnaires, mais, dommage !, nous n’avons été reçus ni « ici » ni « là-bas ».
Nous y reviendrons.
Le Tonnerre
