La grande salle du CEPAS , Centre d’études pour l’Action Sociale, à Gombe, a servi de cadre durant trois jours, soit du mercredi 19 au vendredi 21 juin, à la tenue de ce qui est reconnu être les Journées Sociales du CEPAS.
Tout a gravité autour du thème : »Raviver le rêve démocratique en République Démocratique du Congo ».
À en croire le Directeur du CEPAS et Rédacteur en Chef de la revue Congo-Afrique, en l’occurrence : le prêtre jésuite Alain Nzadi-A-Nzadi, ces trois jours de réflexion du CEPAS ont constitué pour ses parties prenantes une occasion en or pour booster leurs dans le sens d’imaginer les voies et moyens susceptibles à la fois de raviver la foi du Congolais en la démocratie et de guerir cette dernière des blessures qu’ont laissées dans les coeurs des fils de la RDC tous ces cycles électoraux mal organisés en République Démocratique du Congo, depuis peu après l’ouverture du jeu politique par le Maréchal Mobutu jusqu’à nos jours.
»En effet, c’est toujours la même rengaine après chaque cycle électoral, à savoir: mainmise des autorités politiques sur la Commission Électirale Nationale dont l’indépendance a semblé se vider de son contenu au fil du temps et des cycles électoraux, tripatouillages, manque d’inclusivité et de transparence, lois électorales taillées sur mesure, gabegie ou gestion opaque, des fonds loués aux opérations électorales, clientélisme politique, »’biologisation » du mandat électif avec un nombre toujours croisant de suppléants choisis selon la consanguinité…et la liste est longue », a déclaré l’homme de Societas Jesu.
Foi sur ses propos, le traumatisme électoral pousse certains compatriotes, à l’heure actuelle, à la résignation ou à l’apathie, fatigués qu’ils sont par une démocratie de façade, souvent réduite aux élections dont on travestit à dessein tant le processus que les résultats.
Père Alain n’est pas d’accord avec la privatisation et la confiscation de la démocratie congolaise par une minorité indéboulonnable des gens érigée en oligarchie avec des impacts sérieux sur les conditions de vie de la large majorité des Congolais qui continuent à végéter de plus en plus dans la misère la plus noire.
Pour envisager de sortir de ce cercle vicieux qui n’a que trop durer, les participants à ces assises ont, comme d’une commune voix, mis en place une douzaine de solutions.
Ils exigent, entre autres, le renforcement de la participation citoyenne entre deux cycles électoraux ; la responsabilisation du ministère de l’intérieur sur tout le processus électoral, par l’entremise de ses organes techniques ; la dépolitisation de la nomination des agents de la CENI ; la « débiologisation » du champs politique; l’interdiction des vagabondages des postes en vue de décourager les cumulards, sans oublier la suppression, entre autres, du parrainage du président de la CENI par les confessions religieuses, de la désignation des membres de la CENI par un panel d’experts, ainsi que de la pratique de la suppléance.
»Mon souhait le plus ardent est donc celui d’initier des plaidoyers pour que les pistes des solutions dégagées lors de ces journées ne restent pas lettres mortes », dixit Père Alain Nzadi-A-Nzadi S.J.
Saint-Germain Ebengo